La Passion du découpage par Muriel Jeanmonod à découvrir dès le 13.2.2024

Je suis Muriel Jeanmonod, je suis originaire du Val d’Anniviers, plus précisément de St-Luc, 47 ans, maman d’une petite fille de 9 ans et Martigneraine d’adoption.

Dans ma vraie vie, je suis gérante d’une boutique de bagues, mais la nuit, je suis artiste découpeuse papier.

 

On a tous un point d’ancrage et pour moi, c’est l’image. C’est pour moi la façon de m’exprimer ou je suis le plus à l’aise. Tout d’abord vidéo, puis le graphisme, mais aussi photographie.

 

J’étais une ado très renfermée et timide, je n’aimais pas sortir et mes parents m’ont inscrite de force à un stage vidéo à Canal 9! Je crois qu’ils s’en mordent encore les doigts, car ma vie a pris un tournant à ce moment-là.

 

7 ans de bénévolat, un court-métrage et un stage de journalisme, une expo photo m’ont appris à regarder le monde de différentes façons et d’exprimer différentes informations et sentiments par l’image. L’importance des détails dans une image, la force qu’on souhaite lui donner par sa construction ou l’utilisation de la couleur. Avec une image, pas besoin de mots. On peut y faire passer une information, un sentiment, raconter une histoire.

 

En parallèle, j’ai effectué un apprentissage de typographe puis de graphisme. Métier que j’ai pratiqué durant 15 ans. Là encore, l’utilisation de l’image y a trouvé toute sa place. Et m’a appris la construction d’une communication, le jeu de la couleur, l’assemblage des lettres. Et a joué avec les contrastes.

 

Alors définitivement, je ne suis pas quelqu’un de littéraire…. Je m’exprime chaque jour par le visuel. Tout mon parcours professionnel a tourné autour de ce moyen d’expression qui est vital pour moi. Mais il y a une autre chose qui est vitale, c’est mon besoin de créer. Peinture sur soie ou porcelaine, dessin, bijoux en papier, restauration de meuble, vitrail, fusing…. J’ai touché un peu a tout (sans avoir trouvé vraiment mon truc) jusqu’au jour ou…

 

Craque, première descente de la saison de ski….. Mon ligament croisé se déchire. Il a donc fallu que j’occupe mes week-ends car chez moi on skie 50 jours par saison. En me baladant sur le net, je découvre les découpages du pays d’Enhaut. Et va savoir pourquoi, dans ma tête, je me dis, c’est sympa…. Mais un peu …. Traditionnel (Oups… Pardon mes amis découpeurs). Je me suis donc mis dans l’idée d’essayer de moderniser la technique. Du coup, j’avais dans ma malle à bricolage un tapis de découpe et un scalpel, du papier… j’ai donc fait un petit dessin de cerf et de biche au crayon papier pour voir… j’ai empoigné mon scalpel et me voilà pour la première fois en train de découper.

 

Je ne me doutais pas avoir, à cet instant, attrapé un virus….. celui du découpage…. Virus incurable qui est devenu aujourd’hui plus qu’une passion. C’est définitivement ancré dans mon adn. Et pour ma part, je fais partie de cette génération de découpeurs qui bouscule un peu les codes (ce qui je l’avoue… fait parfois un peu jaser dans notre petit milieu).

 

Je vais donc vous parler de ma façon de travailler. J’ai commencé à découper de façon traditionnelle en dessinant ma coupe mais…. Il manquait un truc, cette vision de photo N/B dont j’avais envie. Je me suis cherchée, beaucoup et longtemps… ce qui m’a permis de m’entraîner et d’avoir une main assez sûre. Jusqu’au jour ou j’ai eu envie de réaliser le portrait de mon mari et de ma fille. Et là je n’ai pas dessiné, j’ai utilisé une photo d’eux…. Et ce fut le déclic.

 

Contrairement à beaucoup de mes amis et collègues, je ne pars pas d’une feuille de papier et d’un dessin. Non, ma démarche créative commence avec une paire de basket et un appareil photo…. Comme je vous l’ai dit dans ma présentation, l’image est mon moyen d’expression. J’aime l’image et j’aime le noir et blanc. Donc, la première étape d’un découpage, c’est de déambuler dans mon beau Valais pour capturer des images de nature, de lieu ou d’animaux. Je fais lors de mes balades deux types de photos. Des photos pour la création photographie pure que je garde en archive. Mais je réalise aussi des images destinées au découpage papier. Celles-ci doivent comprendre du détail, beaucoup de contraste, des lumières franches afin de pouvoir jouer avec le N&B. Les arbres doivent se découper dans le ciel, l’herbe doit renvoyer la lumière pour distinguer chaque brin, le soleil doit jouer à cache-cache avec les façades des raccards pour sculpter le mélèze des madriers. Cela demande au moment de la prise de vue d’imaginer le découpage terminé (du moins d’essayer car le résultat final est souvent différent).

 

Je rentre ensuite dans mon atelier pour retravailler sur photoshop mon image. Ah oui, chez moi, vous ne trouvez ni gomme ni crayon de papier venant noircir le papier. Si je dessine, c’est avec une souris…. Défaut de graphiste ! Une fois ma photo mise en noir et blanc, les contrastes retravaillés, l’image légèrement pixelisée, J’imprime mon image, sans oublier de l’inverser sur une feuille de papier silhouette. C’est un papier de 60gr imprimé au recto d’encore noir (5 couches) et au verso blanc. Voici la seconde étape d’un de mes découpages terminées.

 

C’est maintenant que commence réellement le travail de découpage. Le but du jeu et d’évider toutes les parties blanches, de laisser les parties noires et de jongler, de converser et d’appréhender les gris. C’est la façon dont on découpe les gris qui donnent toute la profondeur au découpage. Pour cela, j’utilise un scalpel dont la lame survit environ 30  minutes. Il faut qu’elle glisse sur le papier en le tranchant précisément sans bavure. Et pour un travaille suffisamment finement, j’utilise une loupe. Le découpage papier n’est pas un art complexe dans sa technique, mais il demande de la patience et beaucoup d’entraînement. Pour arriver à découper aussi fin qu’aujourd’hui, je découpe depuis 5 ans en moyenne 3h par jour.

 

Pour moi, c’est un moment de détente et de calme comme de faire du yoga, je commence par le centre de mon image pour un paysage, par les yeux pour un animal ou un portrait. Je glisse ma lame sur le papier en moyenne entre 40 et 60h par découpage. Et je retourne régulièrement ma dentelle de papier pour voir si l’équilibre des blancs et des noirs est juste. Si l’on distingue bien les ombres et la profondeur de mon image. Avec le temps, mon cerveau s’est entraîné à cet exercice d’inversion.

 

Une fois mon découpage réalisé, ma dentelle en 1 seul morceaux je viens le coller partiellement sur un support blanc. Le fait de le coller juste à quelques points permet au découpage de se déployer, de prendre sa place, il va parfois se lever et créer des ombres qui donneront encore plus d’effet une fois encadré.

 

Cet art est devenu une vraie passion, lorsque je m’y consacre, cela me calme, me centre. Le découpage papier à la magie d’être une technique praticable de 7 à 77… C’est un jeu de patience. Si sa technique est plutôt simple, il faut s’attacher à développer son propre style. Et le découpage papier a quelques chose d’absoluement magique pour cela, tant par l’utilisation et le choix du papier (noir, coloré, structuré), tant par l’outil de découpe choisi (papier ou ciseaux) mais encore par le style choisi. Vous pouvez vous retrouver avec 100 découpeurs, 1 thème et pas une création ne se ressemblera.

 

Testez cela deviendra une vraie passion

Partager cette actualité

Facebook
WhatsApp
Telegram
Email

MENU DE LA FÊTE DES MAMANS le 12 mai 2024
le midi menu unique

Mise en bouche

Bavarois d'asperges blanches du Valais à la ricotta di bufala
Croustillant au parmesan
Rose de saumon des Grisons et pointes d'asperges vertes d'Ardon

Tagliolini au pesto d'ail des ours, tomates séchées et pignons de pin

Suprême de poulet jaune aux morilles

Pavlova aux fraises du Valais
Glace fleur de lait

Menu Fr. 98,
L'assiette de fromages Fr. 10.-